Maria Elena Vieira Da Silva

Maria-Elena Vieira Da Silva (1908 – 1992)
Portugaise-Française

Présentation : 

Venue d’une riche famille portugaise, Vieira da Silva s’installe à Paris en 1928. Elle se marie avec le peintre hongrois Arpad Szenes en 1930. La célèbre galerie Jeanne Bucher expose régulièrement ses oeuvres dès 1932. L’Etat française achète ses oeuvres dès 1948. Vieira acquiert une reconnaissance internationale dès les années 50, avec ses célèbres labyrinthes/patchworks/damiers.

Biographie : 

Maria-Helena da Silva nait en 1908 à Lisbonne dans une famille aisée. Son grand-père est le fondateur du célèbre journal O secolo. Son père meurt alors qu’elle n’a que 2 ans. Elle passera son enfance avec sa mère et sa grand-mère, un milieu très cultivé qui favorise ses dispositions artistiques précoces. Elle garde un souvenir très fort du British Museum, d’une représentation du Songe d’une nuit d’été et des Ballets Russes en 1917. Ces nombreux voyages lui ouvrent les portes du monde l’art. Elle suit des études de dessin à l’école des Beaux-Arts de Lisbonne de 1919 à 1927. Dès 1921, elle peint à l’huile ses premiers paysages. En 1924, elle s’initie à la sculpture, puis au dessin anatomique.

En 1928, conscience de ne pouvoir progresser à Lisbonne, elle décide de quitter le Portugal pour s’installer à Paris.  » Je suis venue à Paris pour des raisons intellectuelles, en dehors de toute raison pratique… Du port de Lisbonne on partait autrefois pour découvrir le monde et ensuite le peupler. A Paris, on le découvre sur place à chaque instant par des moyens spirituels. » Elle s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière où elle rencontre l’artiste hongrois Arpad Szenes, qui deviendra son mari. Elle suit les cours de sculpture de Bourdelle. Elle est fascinée par Bonnard et par la peinture siennoise, découverte en Italie. Après un passage à l’Académie Scandinave, elle renonce définitivement à la sculpture pour se consacrer à la peinture, aux académies Fernand Léger et Ranson. En 1930-31, elle voyage en Hongrie, en Transylvanie, à Marseille et à Madrid. Elle rencontre les surréalistes Ernst et Miró et découvre Torres-Garcia Elle participe au Salon des Surindépendants.

C’est au milieu des années 30 que Maria Helena Vieira da Silva élabore son style en forme de patchwork qui la rendra mondialement célèbre. En 1932, elle est soutenue par la galerie Jeanne Bucher, qui expose en 1933 ses pochoirs du livre pour enfants Kô Kô de Pierre Gueguen. Le Peintre Campigli achète ses oeuvres en 1934. L’année suivante, elle a sa première exposition personnelle à Lisbonne, à la Galerie UP d’Antonio Pedro. Elle rentre à Lisbonne chercher l’inspiration dans la solitude. Elle expose avec son mari à Lisbonne en 1936. La seconde exposition de Vieira da Silva à la Galerie Jeanne Bucher a lieu en 1937. Hilla Rebay acquiert une de ses oeuvres pour la collection Guggenheim. A la déclaration de guerre en 1939, ils décident de repartir vivre au Portugal.

En juin 1940, faute de pouvoir obtenir la nationalité portugaise pour Arpad et de trouver sa légitimité artistique à Lisbonne, le couple immigre à Rio de Janeiro. Poètes et écrivains brésiliens, surtout Murilo Mendès et Cécilia Meireles, seront des habitués de leur atelier. Leurs oeuvres sont exposées au Musée des Beaux-Arts de Rio. Le séjour brésilien est dominé par une angoisse permanente liée aux nouvelles d’Europe et aux difficultés du quotidien. Vieira da Silva peint de petites toiles chargées de visages fantomatiques, de rêves chargés du drame de la Seconde Guerre mondiale, tel Le désastre. En 1944, elle réalise Kilomètre 44, une décoration en carreaux et céramique pour l’Ecole nationale d’Agronomie. Elle expose en 1944 à la galerie Askanasy à Rio, puis en 1946 au Palais Municipal de Belo Horizonte. Jeanne Bucher organise à New York  la première exposition personnelle de Vieira da Silva aux Etats-Unis, à la Marian Willard Gallery. Jeanne Bucher décède quelques mois plus tard. En 1947, ils décident de rentrer à Paris, où à lieu une nouvelle exposition personnelle à la galerie Jeanne Bucher. Jean-François Jaeger prend la direction de la galerie Jeanne Bucher.

En 1948, l’Etat français acquiert La partie d’échecs, de 1943. Elle expose chez Pierre Loeb en 1949. Les Presses Littéraires de France lui consacre une plaquette. De 1950 à 1955, elle expose à Stockholm, à Londres, à Lille, à New York, à Sao Paulo, à la Biennale de Caracas (3e prix), à Amsterdam, En 1954, elle obtient le 1er prix de tapisserie de l’Université de Bâle, à l’occasion de son 500e anniversaire. L’Etat acquiert Ecluses glacées, Jardins suspendus, Les tours. Elle a une Mention au prix Guggenheim, participe à la Documenta II de Cassel, est nommée Chevalier des Ordres des Arts et des Lettres de 1958 à 1960.

En 1961, elle obtient le Grand Prix international de peinture à la Biennale de Sao Paulo. En 1963, elle crée les vitraux de la Cathédrale de Reims, posés en 1968. Ils ont la particularité d’avoir été entièrement repris à la main par l’artiste dans la lumière réelle, et menés au maximum de saturation, comme des tableaux. En 1966, elle obtient le Grand Prix national des arts. En 1969, le Musée national d’Art Moderne lui consacre une rétrospective.

En 1990, est créée la Fondation Arpad Szenes – Vieira da Silva à Lisbonne ainsi qu’un Musée dédié et un centre de documentation et de recherche. Maria-Helena Vieira da Silva décède en 1992.

Mon avis : 

Vue à l’exposition personnelle de la Galerie Jaeger, 2013. Enfin!

Diaporama et Analyse :

LA LIGNE est une des clés de lecture de ses tableaux. Elle est active au lieu d’être un simple contour. En tant que segment, elle est la métaphore du processus, de l’action en train de se faire et qui ne se prévoit pas. En tant que réseau, elle sous-tend la trame. C’est une écriture acérée, avec un sens des volumes, du vide et du plein égal aux sculpteurs. Dans la Ville dorée (ci-dessous), quelques lignes  tiennent la composition, qui contient également deux élémentsde composition important pour Vieira : les damiers et les plans colorés. La qualité de l’ordonnancement permet les immersions, tout en maintenant la sensation d’unité.

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Vieira da Silva, la Ville dorée, 1956

LA TECHNIQUE de Viera ne varie pas. La matière est sèche et plate, la couleur est mélangée à l’essence, parfois avec du siccatif. Elle ne recherche pas l’empatement, mais travaille par couches successives et transparentes qui offrent éclat et densité à chaque touche. Elle commence par esquisser la trame au fusain, ainsi que les damiers qui se développent dans toutes les directions. Même quand il y a une cacophonie de couleurs, les harmonies sont contrôlées. Le noir peut être animé par un jeu de rouges dans un autre cas.

L’INDECISION est une règle de conduite de Vieira. C’est un chaos accepté, un « labyrinthe terrible » comme elle l’appelle. Elle reconnait dans le l’accident le rapport fuyant entre la vie et la forme. Le temps permet d’amalgamer les propositions du hasard en une trame. La lumière est indissociable de la forme dans ce processus.

LA REPETITION est un socle qui stabilise la composition. La Nappe à carreaux de Bonnard l’a influencée, tout comme les azulejos portugais, ces petits carreaux de faïence. « Cette technique donne une vibration que je recherche et permet de trouver le rythme d’un tableau. » Par exemple dans le Carnaval de Rio, les losanges d’Arlequin constituent la trame d’un cheminement aléatoire mais sous contrôle. Il s’agit du principe commun au hasard et à la nécessité.

Vieira da Silva, Carnaval de Rio ,1944
Vieira da Silva, Carnaval de Rio, 1944

L’IMAGINAIRE de Vieira semble dominé par les schémas urbains, comme Ville au bord de l’eau, qui montre le processus d’abstraction de la ville. A travers le prisme de sa mémoire, la ville se décompose dans le flou périphérique et se recompose selon le principe du damier.

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Vieira da Silva, Ville au bord de l’eau, 1947

LA PERSPECTIVE. « Je me suis intéressée à la perspective parce que plus personne ne s’y intéressait. »  Solitaire dans sa démarche, Vieira noue un dialogue avec le passé. La perspective se donne « comme thème de l’espace, comme thème du temps, comme une manière de faire respirer le tableau. » L’artiste s’approche paradoxalement de la perspective classique dans les compositions les plus abstraites. Elle opte pour des lieux clos, comme des chambres sans portes, sans fenêtres ni couloirs. Le tableau emprisonne le regard et le fait rebondir sans repos. Les murs ne sont plus le cadre du sujet central, mais l’évènement pictural lui-même. Dans l’Atelier à l’harmonium, la perspective qui creuse l’espace est aussitôt contredite par les damiers rouges et ocrent qui avancent. On observe un mouvement circulaire. L’oeil tourbillonne, comme empiré par la musique de l’harmonium.

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Vieira da Silva, L’atelier à l’harmonium, 1950

Vieira CONTOURNE LES REGLES DE LA PERSPECTIVE pour mettre l’oeuvre en tension. Elle trouve un subterfuge dans un emploi nouveau du chromatisme. Les couleurs et la lumière ne sont plus subordonnées à la composition, mais subversives. L’espace est modelé comme une sculpture. On retrouve l’aléatoire des couleurs et l’aléatoire des damiers pour casser les règles de la géométrie. Dans Intérieur rouge, le bouquet de roses qui a servi de point de départ au tableau a volé en éclats colorés pour former un kaléidoscope dans lequel l’espace se recompose sans cesse au gré du parcours de l’oeil.

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Vieira da Silva, Intérieur rouge, 1951

INFLUENCEE PAR BONNARD, elle refuse de focaliser et préfère la globalité de la vision. Elle peint des tableaux sans centre affirmé, pour ouvrir le champ de vision du spectateur. Le spectateur moderne ne peut pas s’accommoder des limites de l’angle visuel de 30° des perspectives classiques. Le monde n’est désormais plus tenu à distance ; les images viennent au spectateur comme elles sont venues à l’artiste. L’oeuvre Urbi et Orbi invite à cette mobilité du regard. L’oeil va et vient sans être guidé, du centre à la périphérie, des zones construites aux zones indéfinies, entre le point de départ gris et le point d’arrivée blanc. Comme ses contemporains américains, Vieira s’immerge dans le tableau, s’y perd pour mieux s’y retrouver. Mais elle ne cède jamais à la spontanéité de la peinture gestuelle et construit son labyrinthe. Des moyens différents conduisent au même principe d’immanence : tout est et il n’y a pas de référence à un au-delà de la peinture.

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Vieira da Silva, Urbi et Orbi, 1963 – 1972

Dans ses TABLEAUX BLANCS, tels que Les Sirènes, ou Jardins suspendus, la structure est noyée, immatérielle et il n’en reste que l’indispensable trace.


Vieira da Silva, Jardins Suspendus, tempera sur papier, 62×48.5cm, 1956

Diaporama :

A compléter d’après http://pintura.aut.org/BU04?Autnum=11.813


Vieira da Silva, Los columpios, huile sur toile, 130x54cm, 1931


Vieira da Silva, El árbol prisionero, ripolin sobre tela, 41x33cm, 1932


Vieira da Silva, Villa des Camélias, huile sur toile, 46x38cm, 1932


Vieira da Silva, El Cedro, huile sur toile, 22x27cm, 1932


Vieira da Silva, El Cortaje, huile sur toile, 38x55cm, 1934


Vieira da Silva, Estudio. Lisboa, huile sur toile, 115x146cm, 1934

Maria Helena Vieira da Silva, ‘The Tiled Room’ 1935
Vieira da Silva, La chambre à carreaux, huile sur toile, 60.4×91.3cm, 1935


Vieira da Silva, 1935?


Vieira da Silva, Composition, huile sur toile, 146x106cm, 1936


Vieira da Silva, Las banderas, huile sur toile, 80x140cm, 1939


Vieira da Silva, La dame de coeur, collage, 1940


Vieira da Silva, La forêt des erreurs, 1941


Vieira da Silva, Metro, gouache sur carton, 48x97cm, 1942


Vieira da Silva, Le désastre ou la guerre, 1942


Vieira da Silva, 1943


Vieira da Silva, História Trágico-Marítima ou Naufrage, 1944

Vieira da Silva, Carnaval de Rio ,1944
Vieira da Silva, Carnaval de Rio, 1944


Vieira da Silva, Ville au bord de l’eau, 1947


Vieira da Silva, Couloir sans limites, huile sur toile, 1942 – 1948


Vieira da Silva, Los tejedores, huile sur toile, 97x146cm, 1936 – 1948

Sans titre
Vieira da Silva, Untitled, huile sur toile, 25x65cm, 1949


Vieira da Silva, Normandie, temple sobre tela, 41x46cm, 1949

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Vieira da Silva, Untitled, oil on marouflaged cardboard on canvas, 31×46.5cm, 1949

Galerie des Glaces du Roi Soleil
Vieira da Silva, Galerie des glaces du Roi Soleil, huile sur toile, 73x92cm, 1949

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Vieira da Silva, Intérieur de la spirale, huile sur toile, 33x55cm, 1949

Vieira da Silva, Bibliothèque, 1949

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Vieira da Silva, L’atelier à l’harmonium, 1950

Maria Helena Vieira da Silva, ‘The Corridor’ 1950
Vieira da Silva, The corridor or The grey room, huile sur toile, 64.8×91.1cm, 1950

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Vieira da Silva, Intérieur rouge, 1951

Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992). Paris la nuit, huile sur toile 54x73, 1951. archives
Vieira da Silva, Paris la nuit, huile sur toile, 44x73cm, 1951

L'assaut de la ville fortifiée
Vieira da Silva, L’assaut de la ville fortifiée, huile sur toile, 65×80.6cm, 1950-1951

Maria Helena Vieira da Silva, ‘Paris’ 1951
Vieira da Silva, Paris, huile sur toile, 32.7×45.7cm, 1951

Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992) Hiver, 1951 Huile sur toile Signée et datée 51 en bas à droite 81 x 100 cm
Vieira da Silva, Hiver, huile sur toile, 81x100cm, 1951

Le four de Maria Helena Vieira da Silva
Vieira da Silva, Le four, huile sur toile, 61x74cm, 1952

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Vieira da Silva, Untitled, huile sur toile, 27x46cm, 1952

Maria Helena Vieira da Silva, La fête bretonne

Vieira da Silva, La fête bretonne, huile sur toile, 92x73cm, 1952


Vieira da Silva, Bibliothèque, gouache sur papier, 25x16cm, 1953


Vieira da Silva, La bataille des rouges et bleus, huile sur toile, 130×162, 1953


Vieira da Silva, Desenho, 1954


Vieira da Silva, Tours d’armes, huile sur toile, 73x92cm, 1954

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Vieira da Silva, Untitled, Huile sur toile, 60×73, 1955


Vieira da Silva, The town, huile sur toile, 1955

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Vieira da Silva, Composition, huile sur toile, 60x100cm, 1955

Maria Helena Vieira da Silva, Untitled
Vieira da Silva, Untitled, huile sur toile, 73x92cm, 1955

Maria Helena Vieira da Silva, Untitled
Vieira da Silva, Untitled, huile sur toile, 60x73cm, 1955


Vieira da Silva, la gare inondée, huile sur toile, 114x146cm, 1956


Vieira da Silva, Les grandes constructions, huile sur toile, 1956

Cité ouvrière
Vieira da Silva, Cité ouvrière, huile sur toile, 80x80cm, 1956

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Vieira da Silva, La rue, oil on pane, 65x54cm, 1956


Vieira da Silva, Jardins suspensos, 1956?


Vieira da Silva, Jardins Suspendus, tempera sur papier, 62×48.5cm, 1956

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Vieira da Silva, Blanche, Huile sur toile, 38x61cm, 1958


Vieira da Silva, La bibliothèque, 1959


Vieira da Silva, Pervenche, 1959


Vieira da Silva, Huile sur toile, 1960


Vieira da Silva, El cielo de las estaciones, 1960

Maria Helena Vieira da Silva, The entrance
Vieira da Silva, The entrance, Gouache and tempura on paper, 70.5×71.1cm, 1961


Vieira da Silva, Saint-Fargeau, 1965

Composition de Maria Helena Vieira da Silva
Vieira da Silva, Watercolor on paper, 14.3×10.3cm, 1968

Maria Helena Vieira da Silva, Untitled
Vieira da Silva, Untitled, huile et crayon sur carton, 21x26cm, 1965 – 1970

Maria Helena Vieira da Silva, Le Temps
Vieira da Silva, Le temps, huile sur toile, 38.2×63.8cm, 1969

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Vieira da Silva, Untitled, Huile sur toile, 81x65cm, 1970

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Vieira da Silva, Urbi et Orbi, 1963 – 1972


Vieira da Silva, El acontecimiento, huile sur toile, 81x100cm, 1962 – 1973


Vieira da Silva, Bibliothèque en feu, Huile sur toile, 148x178cm, 1970 – 1974


Vieira da Silva, 1974

Maria Helena VIEIRA da SILVA (1908 - 1992) VARIATIONS SUR UN THEME, 1975
Vieira da Silva, Variations sur un thème, Lithographie en dix couleurs sur Japon nacré, 46×64.8cm, 1975


Vieira da Silva, L’empire céleste, tempera on paper, 152x52cm, 1977


Vieira da Silva, La montagne, Silkscreen, 50×34.5cm, 1977

Maria Helena Vieira da Silva, Perspectives
Vieira da Silva, Perspectives, huile sur papier kraft préparé marouflé sur toile, 47.5x141cm, 1981

SANS DATE


Vieira da Silva, Dance


Vieira da Silva, le retour d’Orpée, huile sur toile, 105x102cm,


Arpad Szenes et Maria Helena Vieira da Silva, atelier Boulevard Saint-Jacques, Paris, 1938


Denise Colomb, Maria Helena Vieira Da Silva, 1948


Willy Maywald, Arpad Szenes et Maria Helena Vieira da Silva, atelier Boulevard Saint-Jacques, Paris, 1949


Denise Colomb, Arpad Szenes and Maria Helena Vieira da Silva, 1950

 


Maria Helena Vieira da Silva, Paris, 1960

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